Consortage de l'Alpage de la Lée: Révision

Consortage de l'Alpage de la Lée

Dernière mise à jour le par Adriana Tenda Claude

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Photo de gauche : Jean-Paul Theytaz, à l’Alpage de la Lée en 1962

Photo de droite : Au Vichiesso, en 1957. De droite à gauche : Robert Revey, Fernand Melly, Ulysse Zufferey,
Charly Revey, Yvan Holtzer

 

Sous la dénomination de consortage de l’Alpage de la Lée est constituée une association au sens des articles 126 et suivants de la loi cantonale d’application du Code civil suisse.

Le territoire de l’alpage de 1200 ha, dont 800 ha de pâturage se répartissent sur plusieurs étages depuis les Plats de la Lee jusqu’au glacier de Zinal et entre la Navisence et le Garde à Bordons, les Aiguilles et le Pigne de La Lée.

En bordure de la Navisence, la Barma avec les chalets du Teinson et du Chiesset, enseveli sous l’éboulement de 1948, et plus haut le Vichiesso avec la tsigière et la cave.

Au lieu-dit, « Vichiesso », témoin de la vie et de l’organisation de l’alpage autrefois, expliqué sur des panneaux didactiques, se trouvent :

  • une tsigière (chalet d’alpage), reconstruite à l’ancienne, qui servait aux pâtres pour dormir sur quelques planches, surélevées du sol en terre battue, avec des paillasses plus de vieilles couvertures
  • une cave à fromage que l’on visite sur demande
  • une grotte qui abrite la chaudière où l’on faisait le fromage
  • un parc à cochons, sous le rocher

A l’étage intermédiaire de l’alpage : le Grand Chiesso avec la cave, le grenier et le parc couvert pour se réfugier en cas de mauvais temps. A l’étage supérieur : les Remointzes avec les chalets de Combettaz, de Torrentet et ceux des Grandes et Petites Taules.

L’Alpage de la Lée faisait partie des plus grands alpages de la vallée. En 1947, il accueillait 144 vaches, 60 génisses, des moutons, des chèvres, des cochons et deux mulets. Les vaches appartenaient toutes à la race d’Hérens, bien célèbre pour son goût des combats qui désignent la « reine », la cheffe du troupeau. L’exploitation de l’Alpage de la Lée a été abandonnée en 1963, suite à la décision de l’ancienne commune d’Ayer d’acquérir et moderniser l’Alpage de Nava. 

Le séjour des pâtres et du troupeau au Vichiesso était assez bref, une semaine au maximum. On y descendait les vaches, en cas de chutes de neige.    

Les fromages étaient fabriqués dans toutes les tsigières, sitôt les traites achevées. Avant l’aube, débutait la traite avec le va-et-vient des pâtres et leurs seilles, entre le troupeau et la chaudière, qui pouvait contenir en moyenne 300 l de lait.  Les fromages étaient ensuite acheminés à dos de mulet jusqu’à la cave du Vichiesso, où ils étaient entreposés au frais et traités quotidiennement pour les parer, les retourner, les saler et les marquer. Lors du retour aux chalets d’alpage, le mulet transportait le bois nécessaire pour la fabrication du fromage et du sérac. 

Le jour de la désalpe, les fromages étaient répartis entre les consorts selon la production de lait de leurs vaches. Le dernier samedi d’août, en remerciement de la bénédiction de l’alpage, le maître fruitier apportait au curé de Vissoie les prémices (premiers fruits de la terre) pour qu’elles soient bénies à la messe du dimanche.

Les cochons, qui s’ébattaient librement la journée autour de la tsigière, étaient rentrés pour la nuit dans l’abri au-dessous des rochers au Vichiesso. Le « mayo », petit garçon à tout faire de 10-11 ans, situé au bas de la hiérarchie de l’alpage, était préposé à différents travaux et s’occupait de 10-13 cochons.

Le maître fruitier (fromager) était le chef de l’alpage, secondé par le vacher (« villi »,). Suivaient en ordre d’importance : le pâtre (« paho »), le muletier (« mié »), le petit pâtre (« dolen ») et le garçon à tout faire (« mayo »).

L’Alpage de la Lée appartient aux consorts ou « allodiateurs », (144 droits répartis en 12 « huitants »). Le consortage a pour but l’exploitation  encore aujourd’hui des pâturages en les louant pour l’estivage de moutons et de génisses et la mise en valeur de l’Alpage à travers un tourisme doux au bénéfice des hôtes du Val d’Anniviers.

Les consorts se réunissent pour leur assemblée générale le troisième dimanche de février de chaque année. Les « allodiateurs » sont tenus de participer à des travaux d’entretien de l’alpage en exécutant des journées de travail « corvée » fixées par le Comité, composé de trois membres : président, secrétaire et caissier.  

Comité : Marie-Jeanne Andenmatten-Epiney, présidente / Jean-Marc Genoud, secrétaire / Louis Martin, caissier

Par Marie-Jeanne Andenmatten, présidente du Consortage de l’Alpage de la Lée

Historique

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