Cabane de Tracuit: Révision

Cabane de Tracuit

Dernière mise à jour le par Adriana Tenda Claude

Article rédigé par Adriana Tenda Claude pour "Les 4 Saisons d'Anniviers", avant la construction de la nouvelle Cabane de Tracuit en 2013.

 

Une cabane au tournant

 

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En 1928, un modeste refuge fut construit sur le versant sud des Diablons, à 20 minutes en-dessous du col de Tracuit. Cet emplacement fut jugé excellent, car il s’agit d’« un petit belvédère à l’abri des avalanches et des vents du nord. » C’est ici qu’en 2013 voit le jour la nouvelle Cabane de Tracuit qui s’inscrit dans la lignée des cabanes des Alpes aux lignes futuristes.

Tout là-haut

Il y a des endroits qui attirent pour leur beauté particulière, toujours changeante. Des lieux qui demandent à être revus pour montrer l’infini de leurs nuances. Se rendre à la Cabane de Tracuit permet de se hisser jusqu’à 3256 m en passant par différents étages, d’observer tous les éléments du paysage, les sommets et leurs glaciers suspendus, presque à la verticale, en contraste avec le vallon et ses méandres. La cabane domine au loin, perchée sur une immense paroi, tout en étant visible au fil des heures nécessaires pour y accéder, au rythme de la progression, lorsque le souffle s’accorde au chemin et les sens agissent à l’unisson pour capter lumières et odeurs, bruits et sifflements de marmottes, saveurs glanées d’eau et d’herbes, mais aussi de pierres et rochers effleurés au passage.

A la cabane

A la cabane tout un monde s’affaire. L’ambiance est caractéristique, imprégnée d’histoires, avec ses vieilles tables, une cuisinière à bois et de grandes marmites. De petites fenêtres comme des yeux prêts à se fermer, à se protéger. Cordes et piolets, sacs à dos et chaussures. Vent et pluie, le brouillard monte, tout le monde court pour se préparer pour la nuit. Florian a planté sa tente un peu plus loin. Tracuit est une étape du chemin qu’il parcourt à pied de Macon en France à l’Autriche. Il va s’offrir son premier 4000 m grâce à Raymond, un guide français qui va l’intégrer dans son groupe. Le lendemain, deux colonnes de fourmis avancent sur le glacier immense, au loin, vers le Bishorn. Plusieurs personnes se préparent à descendre. Un guide et son client reviennent à la cabane, poussés par une météo qui ne permet pas l’ascension du Weisshorn. Avoir des buts, mais savoir aussi y renoncer, à l’affût du moindre détail qui fait la différence, est l’enjeu du montagnard toujours en équilibre, tel un funambule.

Naissance des cabanes

Dès 1860, Zinal attira des grimpeurs britanniques qui, en 10 ans, réalisèrent des premières sur tous les 4000. Créé en 1857, le Club alpin britannique fut le premier club alpin, suivi par le Club alpin autrichien en 1862, les Clubs alpins suisse et italien en 1863, allemand en 1869 et français en 1874. Avec la naissance des clubs alpins, on décida de faciliter l’accès des cimes par la construction de refuges qui étaient au début très simples : une table, des tabourets, des planches avec de la paille et des couvertures.

La Cabane du Grand Mountet fut érigée en 1870, celle du Petit Mountet en 1899, la Cabane d’Arpitettaz en 1954, la Cabane de Moiry en 1924 (la nouvelle en 2009), celle des Becs de Bosson en 1997, tandis que la Cabane de l’Illhorn date de 1931 et celle de la Bella Tola de 1962.

Un modeste abri

La Cabane de Tracuit, érigée en 1929 pour faciliter l’accès de l’arête nord du Weisshorn, sert en réalité depuis toujours surtout à atteindre le Bishorn. Première réalisation de la section Chaussy du CAS (Aigle, Leysin, Ormont), « modeste refuge d’abord (12 places), elle devint une vraie cabane après deux agrandissements, le premier en 1938 (55 places) et le deuxième en 1968 (70 places). » Un agrandissement ultérieur eut lieu en 1981.

Avec le temps, la cabane s’est révélée inadaptée aux besoins de ses clients et ne répond plus aux normes actuelles d’hygiène et de cohabitation d’une cabane de haute montagne. Elle sera remplacée dès 2013 par une nouvelle structure, mieux équipée, aux vastes espaces modernes ouverts sur le paysage par leurs baies vitrées. Même si la nécessité du renouveau trouve tout le monde unanime, il est juste d’écouter ce que raconte le bois qui craque de la vieille cabane, de s’attarder un peu sur ce pan d’histoire.

Le 15 septembre 1929, jour d’inauguration de la Cabane de Tracuit, le président de la section Chaussy, Louis Pouzet, s’exprime ainsi : « …Nous avons voulu faire œuvre utile au sein du Club alpin suisse et nous avons édifié ce « modeste abri ». Qu’il procure au montagnard ardent le repos d’une bonne nuit, permettant un nouvel effort et la conquête de la cime convoitée. Qu’il soit le refuge du simple promeneur amoureux de l’Alpe et de la solitude, cherchant toujours plus haut la réalisation de son idéal. » Et Joseph Baumgartner, généreux donateur, poursuit : « Chère petite cabane, si la parole t’était donnée, ne dirais-tu pas avec moi que nous sommes heureux de l’emplacement que « Chaussy » sut te choisir ? (…) Et maintenant, cher refuge, entre en fonctions ; ouvre hospitalièrement ta porte ; sois protégé contre les intempéries et respecté de tous les touristes. Sois béni… » (extrait de la plaquette 1918-1968, éditée à l’occasion du 50e anniversaire de la section Chaussy et du 2e agrandissement de la cabane).

Adriana Tenda Claude

 

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