Observatoire François-Xavier Bagnoud par Georges Meynet

 
Article rédigé par Simone Salamin pour "Les 4 Saisons d'Anniviers"
 
 
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Observatoir François-Xavier Bagnoud ( OFXB ) en été avec le Tounô et en hiver avec vue sur Vercorin
 
 
L’INVITE : GEORGES MEYNET  
 
D’où viens-tu, toi l’astrophysicien qui enchante tant de soirées d’observation ?
 
Je suis Valaisan, né à Sierre de parents tous les deux Valaisans, j’apprécie ce hasard qui m'a fait voir le jour dans un pays où la Terre finit et le Ciel commence. Ma mère était Lucquérande. Habitant à Sion, nous passions quasiment toutes les vacances scolaires à St-Luc. Ce fut donc le pays des vacances de mon enfance, de ce temps d'incroyable insouciance, de découvertes, de petits bonheurs qui avaient le goût des sugus de tante Caroline.
 
Comment naît une passion pour le cosmos ? Car tu es passionné je crois ?
 
Peut-être cet intérêt a commencé avec la contemplation de la nuit (la nuit vient, noir pirate aux cieux d'or débarquant comme l'a écrit Rimbaud). La nuit peut susciter la peur, mais pas celle qui paralyse, plutôt celle qui stimule la curiosité et ouvre les fenêtres de l'imagination. Puis il y a eu les livres de Jules Verne, la bande dessinée avec Blake et Mortimer, Tintin (On a marché sur la Lune), des émissions de TV telles que Cosmos de Carl Sagan, des livres comme les Somnambules d'Arthur Koestler, qui m'ont donné le goût pour la science. L'astrophysique contient énormément d'aspects que j'aime : l'espace, la beauté, l'insolite, l'extraordinaire. L'Univers est un merveilleux terrain de jeux pour l'esprit.
 
Pourquoi ça paraît si grisant de se balader sur ces lointains rivages ?
 
Nous habitons l'Univers et donc il est intéressant d'en connaître l'histoire, l'évolution, les propriétés, de dévoiler les liens qui nous unissent avec les étoiles, les galaxies. L'Univers a évolué de manière à permettre notre existence, il est donc non seulement notre maison mais aussi le terreau dans lequel plongent les racines de la vie. Comment cela s'est-il passé ? Même si nous avançons dans nos connaissances, les défis à surmonter pour comprendre restent immenses. Tenter de dévoiler, d'imaginer ce qui s'est passé est passionnant. Il est grisant de proposer une explication d'un phénomène, puis de faire des prédictions qui seront validées ou non par de futures observations. Ce dialogue entre ce que l'on imagine être la réalité et ce que nous en percevons par l'observation est à la base de l'approche scientifique du monde. Loin de casser les rêves, de réduire ce que nous voyons à une réalité chiffrée et ennuyeuse, cette approche procure un étonnement incessant. Ce que nous appelons la réalité est surréaliste tellement elle est étrange. 
 
Dans les années 80, avec Jean-Claude Pont, « papa » de la course Sierre-Zinal,  Nicolas et Anne-Lise Theytaz Bourgeois responsables de l’office du tourisme de St-Luc à cette époque, vous nous aviez concocté une bien belle et originale recette : montée frigorifiée de nuit sur le vieux télésiège et observation des lumières célestes grâce à des télescopes amateurs, les nombreux participants à ces soirées en revenaient enchantés !
L’ingrédient principal c’est la curiosité, la capacité de s’étonner. L’été 2020 offrira l’occasion à tous de revivre ces joyeux moments pendant la fête des 25 ans de l’Observatoire à Tignousa.
 
Tu connais bien Michel Mayor, Prix Nobel de physique, avec Didier Queloz ?
 
Oui, Michel Mayor, résident fidèle à Ayer et conférencier régulier à St-Luc, m’a invité à participer à la cérémonie de remise de son Prix Nobel en décembre à Stockholm. Quel immense privilège ! C’est la première fois de ma vie que j’ai porté un costume avec queue de pie! 
Merci Georgy, je compte sur toi pour partager bientôt un récit de cette cérémonie.
 
Propos recueillis par Simone Salamin 

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