Extrait du Parcours Historique de Chandolin (poste n. 3) - Texte rédigé par Geneviève Grandjean-Bille (Association "Edmond Bille", www.edmond-bille.ch)
Autoportrait - Edmond Bille
Le jeune artiste peintre neuchâtelois terminait sa formation à Paris quand il découvrit Chandolin pour la première fois en 1900. Il avait reçu une « commande » de la part du pasteur Frédéric de Rougemont, un ami de la famille venant en villégiature à Grimentz : peindre le « Sphinx », soit le Cervin, depuis ce village haut perché.
Pour réaliser cette immense toile, Edmond Bille résida durant plus de deux mois à la cure, partageant une belle amitié avec le curé de l’époque. Tombé sous le charme du Valais, il s’installa à Sierre dès 1904, y construisant son atelier et, un an plus tard, ce superbe chalet à Chandolin qui devint son lieu d’inspiration. « Les Mélèzes » accueillit des amis artistes, qui tout comme le propriétaire, vinrent poser leur chevalet pour un séjour aussi studieux que sportif : ils furent les premiers à glisser sur ces pentes enneigées avec des skis. Pour peindre dans de bonnes conditions, Edmond Bille fit construire, en 1912, juste au-dessus de son chalet, un atelier qui fut ensuite transformé en habitation. Très intéressé par la vie quotidienne de la population montagnarde qu’il dessina depuis son arrivée dans la région, Edmond Bille fut l’initiateur du succès éditorial « Le Village dans la Montagne », paru en 1908, dont les textes furent commandés à l’écrivain vaudois Charles-Ferdinand Ramuz.
De nombreux tableaux et gravures témoignent de l’amour d’Edmond Bille pour sa terre d’adoption. Dans son atelier sierrois, une citation de Théophile Gautier décore les murs : « Chaque artiste a une patrie idéale souvent éloignée de son vrai pays. Son talent s’y plaît comme dans une atmosphère propice et y revient à tire d’ailes dès qu’il est libre. C’est ici qu’il s’épanouit et porte ses plus belles fleurs. »
Engagé, le peintre signa également des chroniques sur la vie valaisanne, tant politique que culturelle. Lors de la Première Guerre mondiale, il participa à une publication sur la politique suisse, « L’Arbalète », recevant à Sierre durant cette époque troublée Romain Rolland ou Pierre-Jean Jouve.
Dès 1920, Edmond Bille se tourna de plus en plus vers l’art du vitrail. Il décora de nombreuses églises, entre autres celles de Chandolin (le choeur), de Chamoson et de Fully, mais aussi l’Abbaye de Saint-Maurice. Il fut l’auteur de l’immense verrière de l’Hôtel de Ville de Martigny, une composition profane, riche en citations historiques et mythologiques.
Deux des enfants d’Edmond Bille ont également laissé un héritage artistique : l’écrivaine S. Corinna Bille et le photographe-cinéaste animalier René-Pierre Bille.
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