Bisses - Historique

Bisses - Historique

Dernière mise à jour le par Marie-Claude Stoeri

Article rédigé par Yvonne Jollien pour "Les 4 Saisons d'Anniviers"

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      Bisse d'Ayent

 

NOS BISSES

Les bisses du Valais sont des témoins importants de notre culture. Ils sont aussi notre patrimoine, longtemps oubliés par les générations actuelles. Mais depuis quelques décennies, ils reviennent en force. Nous avons repris conscience de leur importance et de celle de l’eau, vitale à toute nature vivante.

Nos bisses,  témoins d’histoire, d’une culture, d’une civilisation, creusés dans le sol, taillés ou suspendus dans les parois rocheuses comme des cicatrices chargées de souvenirs, ils symbolisent le combat des montagnards à la recherche de la survie. Aller chercher l’eau, là ou elle était, des fois dans des endroits impossibles, sources, torrents, glaciers et rivières, forages etc.

Beaucoup  de personnes ont payé de leur vie en traversant falaises et dévaloirs, il n’y avait pas d’autres solutions si l’on voulait avoir de l’eau pour sa consommation personnelle, pour abreuver le bétail et pour arroser les cultures.

Le Valais est une région de Suisse où les réseaux d’irrigation ont été les plus développés, pour la simple raison que les précipitations annuelles sont faibles, surtout dans le Valais central où il tombe entre 600-700mm d’eau par année, avec des températures élevées et une forte amplitude thermique journalière. La sécheresse est encore accentuée par la fréquence des situations de foehn.

L’origine des bisses demeure un mystère, les documents du 13ème siècle attestent de leurs anciennetés et parfois font référence à des constructions antérieures.

TECHNIQUE DE CONSTRUCTION 

On peut distinguer deux groupes de constructions de bisses :

1 ère technique : Canaux creusés dans les versants des rives ou des vallées à même le sol. Autrefois, avec des outils rudimentaires, les bisses étaient de véritables prouesses techniques. Sur les versants des prairies, le tracé était creusé dans des terrains et parfois renforcé en aval par des murets ou banquettes construits de pierres scellées par des mottes de terre aux endroits délicats.

2e technique : Aux endroits difficiles, on taillait le lit du bisse dans la pierre, un système de console était élaborés pour y faire passer des chéneaux de bois ou un assemblage de planches en U. Pour accrocher le système on enfonçait dans la paroi rocheuse des poutres de bois : dit "Boutzets"

Ce système a presque disparu de nos jours, sauf pour des techniques de construction à l’ancienne.

A partir de 1929, la seconde technique a presque disparu. On a remplacé le système par le percement de galeries creusées dans la montagne, moins couteuses et moins difficiles à l’entretien.

Dans les années 1980, un inventaire a été réalisé par le service  de l’aménagement du territoire du canton du Valais. Nombre de canaux sont abandonnés en même temps que l’irrigation des terres les plus inaccessibles.

Ces bisses, après des siècles et des siècles de fonctionnement plus ou moins difficile, ont été condamnés par la modernisation de l’agriculture qui demande des débits d’eau plus importants.

Et pour terminer, l’apparition de l’arrosage par aspersion qui a provoqué l’abandon des bisses à ciel ouvert. Ces passages d’eau ont été couverts par la pose de tuyaux, distributeurs de secteurs, par des vannes : systèmes réglés par les consortages.

CONCLUSION :

Aujourd’hui, il y a un nouvel intérêt pour que certains bisses soient remis en eau. Réhabilités, ouverts aux randonneurs, ils offrent un intérêt touristique et une protection du patrimoine.

Certains tracés ne pourront pas être remis en eau, mais il faudra les mettre en valeur, conserver les derniers vestiges apparents et en faire des passages historiques sous forme de chemins didactiques.

Notre patrimoine doit rester vivant pour les générations à venir.

 

                                                                                        JOLLIEN YVONNE

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